Page 23 - 70 ans de judo à Mâcon
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— Origines et développement du judo à Mâcon —
Ceinture noire, un grade mythique
Aujourd’hui encore cette ceinture revêt une importance certaine, car avant de l’obtenir on a pris l’habi-
tude de changer de couleur de ceinture régulièrement, mais ensuite on restera à jamais sur la même cou-
er
leur; sauf à faire partie de cette infime minorité qui accédera au rouge et blanc du 6 ème dan. L’accès au 1
dan est aujourd’hui désacralisé parce qu’un plus grand nombre de judokas peuvent y accéder, et bien plus
facilement.
En 1949 il n’y avait que 100 ceintures noires en France, et en 1953 quand Jean BARNAY l’obtient de Me
KAWAISHI ou quand ‘la Marquise’ est la quatrième française à la mériter, cette ceinture est un grade mythi-
que et idéalisé, un aboutissement, une consécration qui autorise à ouvrir un dojo et enseigner.
Dans le bulletin « dojo info » d’avril 2008, Jean-Luc ROUGE nous en rappelle les modalités d’obtention :
« Si Maître KAWAISHI a introduit le judo en France, il a aussi fixé les modalités d’obtention de la
Ceinture Noire. Discipline, rigueur et perfection. Les candidats à l’examen se doivent de connaître
leur sujet sur le bout des doigts. Ils commencent d’abord par combattre cinq judokas de grades
différents, de la ceinture jaune à la ceinture marron. Le but est de juger leur judo, leur technique et
ce en trois minutes. Pour être admis, le candidat doit marquer trois ippons ou au minimum un ip-
pon et quatre waza ari. Pas de pénalité, ni de yuko ou de koka à l’époque. Une défaite et c’est le
retour à la case départ. Deuxième partie de l’examen : la technique. Là, la condition physique ne
suffit pas. Il faut aussi une bonne mémoire car ce ne sont pas moins de 146 techniques de judo
qu’il faut connaître ! À droite et à gauche bien sûr, sans oublier les techniques de ju-jitsu. Pas d’im-
passes possibles, l’examinateur peut également demander quelques combinaisons. Trois erreurs et
tout est à refaire. Dernière épreuve enfin, l’examen du kata. Le candidat doit effectuer parfaite-
ment deux ou trois séries du nage no kata ».
Les articles de presse ci-dessous illustrent bien la difficulté d’accès à la ceinture noire. En 1963 les
passages de grades commencent à être décentralisés en région, mais sous le contrôle d’un arbitre de la
fédération venu de Paris. Et il faut un casier judiciaire absolument vierge pour être homologué, la fédéra-
tion y veille.
A Mâcon le Palais des Sports n’est pas encore terminé, la seule salle capable d’accueillir l’évènement
est celle de la toute récente MJC de l’Héritan.
Ce 10 mars 1963, soixante judokas viendront à Mâcon postuler pour le grade supérieur, deux seule-
ment réussiront, dont un mâconnais, Marc PERRET.
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