Page 5 - 70 ans de judo à Mâcon
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— Origines et développement du judo à Mâcon —

                  e premier lieu de pratique du judo à Mâcon fut aménagé en dans l’appartement de Jean BARNAY  au 69

             L  de la rue Rambuteau.
                   Nous sommes là dan une véritable période d’explosion du judo, des clubs se créent un peu partout.
             En Saône et Loire c’est d’abord à Chalon en février 1950, puis à Autun et Le Creusot en 1951, Monceau les
             Mines et Tournus en 1952, puis à Montchanin et
             Mâcon en 1953 (déclaration au Journal Officiel).    22 décembre 1953. Déclaration à la préfecture de Saône-et-Loire
                                                             Cercle de judo mâconnais. But : pratique du judo, éducation
                   A  noter  que  presque  tous  ces  clubs  ont   physique. Siège social : 69, rue Rambuteau, Mâcon.
             établi leur siège social dans un bar, un restaurant   Extrait du Journal Officiel. Le club débuta en fait vers 1950.
             ou  un  hôtel.  A  cette  époque  il  y  a  très  peu
             d’équipements  municipaux  ou  de  structures
             sportives pour y accueillir un club de judo, on sort
             juste  de  la  guerre.  Donc  quand  on  est  ceinture
             noire et qu’on veut monter son club, on improvise
             un dojo chez soi ou dans un local désaffecté, et les
             réunions se tiennent dans le bistrot d’à côté..

                   A  Mâcon,  c’est  juste  à  côté  de  l’Hôtel  du
             Charollais qu’habitent Jean et Odette BARNAY avec
             leurs  deux filles  Maryvonne  et  Mireille.  Cet  hôtel
             était  tenu  par  les  parents  de  Jean-Claude   A gauche l’entrée du dojo et de l’appartement de Jean BARNAY, à
             MENEGAZ,  et  les  deux  familles  se  connaissaient                         droite l’hôtel du Charollais
             bien avant que Jean-Claude ne commence le judo.

                   En ce début de décennie, les champions de France s’appellent Jean de HERDT ou Henri COURTINE, et
             il n’y a pas encore de catégories de poids. Le tout premier championnat d’Europe vient de se dérouler à
             Paris (1951) mais il n’y a pas encore de championnat du monde (1956), ni de judo aux Jeux Olympiques
             (1960).
                   Le judo s’organise et se structure : La Fédération Française de Judo existe depuis peu (1946) ainsi que
             le Collège des Ceintures Noires (1947) ; ces deux organismes fonctionnent conjointement, jusqu’à la scission
             de 1956. Me KAWAISHI est revenu du Japon (1948) après quatre ans d’absence. Il dirige l’ensemble du judo
             français et demande à un jeune entraineur de venir l’assister. Le jeune 6 ème  dan de 29 ans arrive en 1950 et
             restera  en  France  pour  toujours.  C’était  Shozo  AWAZU.  En  1950  le  judo  n’est  pratiqué  que  par  7500
                                                                                       er
             personnes, peu de femmes et peu d’enfants ; on ne compte qu’une centaine de 1  dan et une dizaine de
             2 ème  dan.
                   Les bases du judo sont là, tout est en place pour qu’il prenne son essor, en France et à Mâcon.

             Un dojo improvisé
                   On entre au 69 de la rue Rambuteau par un couloir étroit, on passe la porte au fond et on monte
             l’escalier  à gauche; avant d’accéder au dojo, on franchit un hall exigu, avec à droite sont pendues toutes les
             ceintures par ordre de couleur. Au début du cours chacun prend la ceinture correspondant à son grade,
             puis la raccroche après l’entraînement. Et comme tout le monde n’avait pas son kimono personnel, avant le
             cours on en décrochait un à sa taille.
                   Imaginez : vous êtes ce gamin de quatorze ans qui prend la première fois sa ceinture jaune et qui
             regarde au bout du râtelier les couleurs de plus en plus foncées. Ce crescendo de couleurs semblait vous
             emmener jusqu’à la porte du dojo, un lieu mythique.



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