Page 10 - 70 ans de judo à Mâcon

— Origines et développement du judo à Mâcon —

Dès la fin des années 40, Air Fran-
ce propose des cours de judo à ses
stagiaires en formation. Les cours
sont assurés à Vilgénis par Roger
GUYENNON (ici au premier plan) le
professeur de Jean BARNAY au Ju-
Jitsu Club de France.

En 1951 ‘Toto’ BARNAY décide d’aménager chez lui un petit dojo
avec quelques amis, dont la Marquise de BARBENTANE (voir page 12)
er
et quand en 1953 il obtient le 1 dan, sa salle de judo devient le Cercle
de Judo Mâconnais, association loi de 1901 déclarée en préfecture. En
1955 il décroche le 2 ème dan et est champion de Bourgogne toutes ca-
tégories, malgré ses 67 kg. A l’époque il n’y a pas encore de catégories
de poids, elles ne seront acceptées par la Fédération Internationale de
Judo qu’en 1965. Il sera à nouveau sacré champion de Bourgogne en
1957, puis obtiendra le 3 ème dan en 1958.

Son professeur Roger GUYENNON se rendra à Mâcon bien plus tard, en octobre 1991, pour le gala
donné en l’honneur de son élève lors du 40 ème anniversaire du club. A cette occasion il lui décerna de façon
non officielle le 4 ème dan (voir page 56). Malgré les efforts de Philippe LAFARGE auprès de la FFJDA, ce gra-
de honorifique ne fut jamais homologué.

Jean BARNAY avait de qui tenir dans sa vision du judo. Ses référents, outre Roger GUYENNON son
professeur, étaient Bernard MIDAN et Guy PELLETIER, deux grandes figures du judo français. Paul DEPOUIL-
LY se souvient que Jean BARNAY parlait d’eux avec infiniment de respect.
Bernard MIDAN (1918-1996, 8 ème dan) fut en 1948 l’un des premiers ceintures noires de France et
fut dès 1951 un adepte de Me Ishiro ABE et de son beau judo technique. En 1985 il institua le Code Moral
du judo qui depuis orne tous les dojos. Guy PELLETIER (1921-2011, 9 ème dan ) fut l’autre référence de Jean
BARNAY. Fréquentant le Ju-Jitsu Club de France de Me KAWAISHI comme Jean BARNAY, il s’en détourna
quand en 1951, à l’instar de Bernard MIDAN, il rencontra Ishiro ABE envoyé en France par le Kodokan pour
que soit enseignée la méthode originelle de Jigoro KANO plutôt que celle, jugée déviante, de Me KAWAISHI.

Jean BARNAY a donc appris selon la méthode personnelle de Me KAWAISHI, la seule possible en
1947, puis a approfondi ses connaissances en judo par la méthode Kodokan amenée par Me ABE et propa-
gée en France par MIDAN et PELLETIER. Il a donc connu les deux écoles, qui se sont opposées pendant des
années, chaque professeur étant fervent partisan du judo statique de l’un ou du judo de déplacement de
l’autre. Mais Jean BARNAY devait enseigner les deux, car dans son dojo un grand tableau écrit de sa main
décrivait pour chaque ceinture de couleur les progressions techniques et connaissances requises dans les
er
deux méthodes. A noter que dans la colonne des techniques pour le 1 dan, il avait écrit « niveau expert ».

10